Combien de fois je me suis sentie coupable lors de mes crises lorsqu’on me dit: Je le savais!!
Ce ne sont pas les mots auxquels on s’attendait mais qui arrivent et percutent notre subconscient. Souvent j’enrage et leur crie de me laisser tranquille.
Naturellement, je n’étais pas tranquille et comme pour faire echo à leurs reproches, j’essayais d’identifier ou j’ai bien pu foirer cette fois… Je sais que je ne mange pas très bien (bien que j’ai maintenant progressé)! il m’arrive aussi de rater une prise d’acide folique; je me fatigue. (Oh je suis coupable, mais qui ne se fatigue pas parfois)? Quoi d’autre? Rien.
Je me suis appliquée au fil du temps à mieux me concentrer sur moi-mème, à ce que je fais ou ce que je mange; car cela aura des repercussions sur ma santé. Cela m’amenait à mieux prendre soin de moi!
Un jour, je me rappelle avoir fait le va et vient entre le point d’eau et la maison afin de nous approvisionner, (on n’avait pas accès à l’eau courante à l’époque). Du coup, je transportais jusqu’à deux gallons américains à la main; ou un seau d’environ 18 litres sur la tête. Dépendamment de l’endroit où on allait en chercher, la distance variait entre 2 à 5 KM de chez nous, en passant par des ruelles. Il fallait marcher car il n’y avait pas de tap-tap.
Quoique je ne les emplissais pas au raz-bord, cela n’empêchait pas que, plus tard, j’aie les sempiternelles douleurs (au cou et au bras, surtout aux épaules)! C’est alors que je me souvins que j’avais transporté de l’eau et que c’en était peut-être la cause.
Quoique le centre d’accompagnement Anti Anémie Falciforme fournissait aux Drepas de la nourriture tous les 2 à 3 mois (quand il y en avait) et que les consultations étaient moins chères qu’ailleurs; nous ne bénéficions pas de counseling. C’est sur le tas que ma famille et moi avions appris à vivre avec la drépanocytose (Anémie a hématies Falciformes).
Je remercie aussi manmi pour ses observations (Tu as les yeux rouges!!). elle fut la première qui m’a ouvert les yeux sur cette question de yeux rouges bien qu’elle ne connait pas trop bien la pathologie, comme moi!
Je commençais peu à peu à me surveiller et à éliminer certaines habitudes assez contrevenantes.
Mais ce que je veux par dessus tout partager est le fait que, bien trop souvent, nous ne sommes pas coupables de nos crises. Oh que non!!!
Force me fut de constater que souvent, je cherche en vain la cause mais, rien ne vient m’aider à me crucifier sur la croix de la culpabilité.
ON ne peut que s’aider et prendre soin de soi, de son mieux avec nos faibles moyens…Mais rien n’est determinant. C’est primordiale de veiller sur soi; car avec le statut de sicklémique, nous devons nous surveiller beaucoup plus que les gens en bonne santé! Bien que je ne pense pas que cela devrait être seulement l’apanage de personnes malades ou en santé!! C’est un devoir incontournable de veiller sur sa sante,au regard du nombre de maux opportunistes qui nous tombent dessus! (Les parasites, les microbes, et infections)…
Quelque part, Je voudrais bien que cela soit la cause d’imprudence, que je me surveille un peu plus… Ce n’est pas toujours le cas. Les crises arrivent très souvent sans crier gare, partout, n’importe où et n’importe comment…
Ceci est afin de vous aider vous, qui êtes parents, amis, familles ou juste des spectateurs à comprendre cet etat de fait. lorsqu’on souffre, on veut rien d’autre que votre support silencieux, pas de plaintes ni de reproches. On s’aime et on est responsable car, on veut vivre sans souffrances meme si tant de contraintes nous indisposent.
Maintenant, je comprend mieux…
Mais ne dit-on pas que l’experience est le meilleur professeur?
Si tu as lu et aimé, partage avec un ami qui le vit…
le Journal de Marie 